mercredi 18 mai 2011

Chronique d'une rizière . Moisson

La rizière a perdu son beau tapis jaune  orangé.
Attraction paysanne, la moissonneuse mécanisée et chenillée a vite fait de coucher les épis en vagues parallèles. Mais quelques femmes moissonnent encore à la serpette. J'ai envie de croire qu'elles y trouvent l'avantage de pouvoir bavarder tout en travaillant. C'est peut-être aussi ce que pense les buffles de mon voisin qui ont l'aubaine d'un festin d'épis fraichement coupés. Les glaneuses n'ont pas l'intention de laisser se perdre les grains oubliés par l'engin motorisé.
Seuls, les imperméables épouvantails sur leur piquet se trouvent inutiles dans cette marée d'épis .
Campagne noyée dans les nuages de fumée des chaumes qu'on brûle. Mobylette chargée de trois sacs de paddy . On fait les comptes . Cette saison , il a beaucoup plu. Une rizière de 500 m2 ne donnera guère que 300 kilos de paddy , au mieux 350 ... Deux millions de dongs . Cinq mois de travail . 

mardi 17 mai 2011

Procréation

" Souvenez-vous: création, créativité, procréation. ... Tout être humain est appelé à être créatif, cela n'est pas réservé aux artistes qui composent des symphonies ou des tableaux. ...La créativité utilise l'énergie sexuelle, que ce soit pour procréer un enfant, pour procréer l'homme nouveau en nous ou pour produire une oeuvre d'art. ... Nous sommes notamment créateurs dans la mesure où nous aidons un autre à devenir lui-même. Créer ne consiste pas seulement à mettre un bébé au monde mais suppose de l'éduquer; l'attitude de la mère parce que d'un bébé elle va faire un enfant épanoui donc un futur adulte.
La créativité change sans cesse de forme. Elle est pareille à un esprit éblouissant qui apparaît à tout le monde, mais qu'il est difficile de décrire, car personne ne voit la même chose lors de ce flash lumineux. Le maniement des pigments et de la toile, les petites applications de peinture, le papier peint font-ils la preuve de son existence ? Oui. Et le papier, la plume, les bordures fleuries du jardin, la construction d'une université ? Oui. Le repassage parfait d'un col, la préparation d'une révolution ? Oui. Toucher les feuilles d'une plante avec amour, trouver sa voix, savoir aimer ? Oui. Prendre dans ses bras le petit corps chaud d'un nouveau-né, conduire un enfant vers l'age adulte, aider à relever une nation ? Oui. S'occuper de son mariage comme d'un verger qu'il est, chercher l'or du psychisme, trouver le mot juste, coudre un rideau bleu ? Oui, c'est tout cela, la vie créatrice. "
Clarissa Pinkola Estés . " Femmes qui courent avec les loups "

dimanche 15 mai 2011